Je déclare la révolution industrielle COUPABLE !
Le chef-d’œuvre, « Œuvre majeure, parfaite dans son genre ». Prodige, bijou. Cette rareté témoignant d’une prouesse manuelle et intellectuelle qui confère à l’œuvre un caractère divin, une authenticité, c’est ainsi que Walter Benjamin baptisa cela l’ « aura ». En effet, selon lui, cette « valeur auratique » est la capacité d’un chef-d’œuvre à traverser le temps. D’après un sondage exclusif (!) réalisé en ligne par Harris Interactive pour Beaux-Arts magazine (2009), 1000 français (!) confèrent, eux-aussi, le statut d’œuvre d’art à une œuvre avant tout selon son ancienneté supposée. Le gagnant de ce sondage est une antiquité égyptienne qui date de 2400 avant notre ère. Il s’agit de la Chapelle du mastaba d’Akhethétep. Puis arrive la tapisserie Les Chasses de Maximilien de Barend Van Orley, XVIe siècle, en passant par Sainte Marie-Madeleine de Gregor Erhart, 1510, le Violon d’Ingres de Man Ray, 1924 et pour finir, en 20ème et dernière position, New York City de Piet Mondrian, réalisé en 1942. Je déclare la révolution industrielle COUPABLE !
Ne peut-on donc plus parler de chef-d’œuvre pour l’art moderne et l’art contemporain ?
Vik Muniz, Monna Lisa, daprès Léonard de Vinci (Giordian Puzzles), 2009.